Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La SABLINE: section horticole et botanique de l'ALCI: Association Loisirs et Culture Illacaise

Amateurs de plantes quelles soient sauvages ou cultivées,sur ce blog vous retrouverez toutes nos activités dans les domaines du jardinage, de la botanique et de l'écologie. Pour suivre notre actualité, inscrivez-vous à la Newsletter: formulaire dans le rectangle noir sur le côté gauche à la fin des articles .

Bruyères et Callunes

Publié le 29 Septembre 2011 par La SABLINE in botanique

Erica tetralix

 

erica tetralix 2Erica ciliaris PICT0044

                                                                                                                      Erica ciliaris

 

Le commun des mortels a tendance à les mettre toutes dans le même panier. J’entends trop souvent cette réflexion : « Bof, y’en a partout dans les bois ! »

Lors de notre sortie botanique du mois d’août, nous avons pu faire les comparaisons qui s’imposent entre bruyères et callunes, d’une part, et entre les 4 espèces de bruyères qui poussent spontanément dans nos forêts.

Un peu de botanique :
Bruyères et callunes font partie de la famille des éricacées, qui comprend aussi les myrtilles, les piéris, les andromèdes, les gaulthérias,  pour ne citer qu’elles.

Les bruyères appartiennent au genre Erica. Ce genre se caractérise par des fleurs blanches ou roses, en forme de clochettes assez petites, groupées en épis . Genre très répandu à travers le monde, comportant de nombreuses espèces.

Dans nos forêts poussent :
Erica scoparia : la bruyère à balais, ou grande bruyère ,  encore appelée brande. Celle-ci fleurit au Printemps. Ses fleurs minuscules, insignifiantes, passent quasiment inaperçues. Par contre la plante elle-même se fait vite remarquer par sa grande taille, buisson raide, mesurant 1 m et plus, et se ressème abondamment.

Erica tetralix ou bruyère à 4 angles ; Très présente au bord des chemins forestiers et des fossés, elle affectionne les terrains humides, mais résiste fort bien à la sécheresse , comme on peut le constater.
Première à fleurir, dès le mois de juin, elle est facilement reconnaissable à ses fleurs groupées en carré en haut de la tige . La couleur va du rose très pâle, presque blanc au rose dragée, soutenu.
C’est une plante assez basse, ne dépassant pas 30 cm.

Erica ciliaris  la bruyère ciliée, arrive ensuite. Elle aussi affectionne les terrains un peu humides, mais ne dédaigne pas les pentes des fossés.
Très facile à reconnaître, grâce à ses grosses clochettes mauve foncé, en épi terminal, ,toutes groupées du même côté de la tige, à la manière d’un drapeau.
En fin de saison, les fleurs passent au marron rouille, et persistent longtemps sur la plante.

Erica cinerea la bruyère cendrée, rejoint vite ses camarades et participe à la splendeur de nos chemins forestiers. Ses fleurs sont plus petites que celles de la bruyère ciliée, mauve foncé également, mais groupées en  épis entourant le haut de la tige. Comme ciliaris, elle peut atteindre 40 à 50 cm.
Beaucoup plus fréquente que les deux autres, c’est elle l’ambassadrice de nos bruyères.

Erica erigena ou bruyère méditerranéenne, ne pousse , en Gironde que dans quelques stations , dont une en Médoc, C’est un bel arbuste mesurant 1m et plus, sa floraison rose bleuté au printemps est spectaculaire. Elle subsiste sur de rares poches de terrains argilo-calcaires, reliquats de la période glacière

Les callunes appartiennent au genre calluna, qui ne comporte qu’une seule espèce, Calluna vulgaris, mais de nombreuses variétés et cultivars.

Calluna vulgaris :  la callune, est la dernière à faire son apparition mais elle ne passe pas inaperçue, avec ses longs épis de fleurs très petites, mais très nombreuses, tout le long des tiges. Leur couleur varie du rose pâle au rose –mauve soutenu, il arrive d’en trouver des blanches . On trouve aussi parfois des feuillages rouges. Les buissons peuvent atteindre 50 cm et plus.



Bruyères et Callunes ont des feuilles minuscules, presque sans limbe, dont la taille et la disposition sont caractéristiques de chaque espèce, ce qui permet de les identifier, même en l’absence de fleurs. Ce sont des plantes de terres acides  riches en humus.

Ailleurs, en France, on trouve une autre espèce,

Erica vagans, bruyère des Cornouailles, aux  fleurs roses ou blanches groupées  perpendiculairement au sommet des tiges pousse spontanément en Sologne. Tolérante à des traces de calcaire, elle accepte volontiers de pousser dans nos terres acides. Sa floraison se poursuit jusqu’en octobre.

Cette panoplie peut sembler restreinte, mais fort heureusement les hybrideurs ont bien travaillé et nous offrent toute une palette de plantes intéressantes pour le jardin :
 
Les fleurs simples ou doubles, blanches ou dans une large gamme de rose, de mauve ou de rouge, ont de quoi satisfaire tous les jardiniers, pour créer des décors sublimes.
Les feuillages aussi ne manquent pas d’attrait, ils se déclinent dans tous les tons de vert, du plus clair au plus foncé. Certains virent à l’orange ou au jaune en hiver, d’autres sont jaunes ou orange ou rouge, toute l’année, d’autres encore, passent du vert, au rose crevette puis à l’orange.
La taille varie depuis des plantes hautes, jusqu’ 60 cm, à des couvre-sol ne dépassant pas 10 cm..

Question période de floraison, en mariant les espèces et les hybrides, il est possible d’avoir des fleurs toute l’année.  L’hybride naturel, le plus populaire, Erica darleyensis, à lui tout seul, étale sa floraison de septembre à avril.

Côté culture, les bruyères se plaisent au soleil mais tolèrent la mi-ombre, où elles seront cependant moins florifères.
Nos sols acides leur conviennent bien , cependant le sable étant très pauvre et très poreux, il est bon d’ajouter à la plantation un bon terreau de feuilles ( glands et feuilles broyés, c’est génial !).

Une seule précaution, bien surveiller les arrosages les premières années, si vous ne voulez pas les voir dessécher. Ensuite quelques arrosages en période très sèche leur suffiront.

Toutes sont parfaitement rustiques, sauf les espèces méditerranéennes qui sont plus fragiles. Une longue période de froid  ou des températures très basses , en dessous de 10° peuvent leur être fatales. Il faut donc les installer en milieu abrité, ou les protéger par un voile d’hivernage.


Retrouvez la diversité de ce genre fabuleux sur le site des pépinières Dauguet, qui détiennent la collection nationale .
Sur le blog, vous trouverez quelques images de nos belles sauvages, dont une parcelle de forêt où les plantes sont laissées libres de pousser sous les pins, c’est sublime !

Pour en savoir plus : La Bruyère par La Rochefocault dans la collection Les guides de Rustica, chez Dargaud,  édité aussi chez un autre éditeur, dont j’ai oublié le nom.

 

Callune vulgaris1

Callune vulgaris

 

 

 

Erica cinerea

Erica cinerea 1

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                                            

 

Commenter cet article